Comment savoir si je danse bien ?

silhouette de femme qui danse librement

"Je ne sais pas danser !"

Quand j’évoque, en présentant mon activité, les pratiques de mouvement et de danse libre, c’est souvent ce que j’entends.

Non non, la danse, c’est pas pour moi, je ne sais pas danser.

Spoiler alert. Tout le monde sait danser.
Parce que tout le monde sait bouger. Avant même de naître, de pouvoir se faire entendre, les petits humains (comme la quasi totalité du monde vivant) manifestent leur présence par le mouvement.
Le mouvement, c’est la vie.

Il est partout. Partout autour de nous. Partout en nous.

Dans le moindre de nos geste, le clignement de nos yeux, le va-et-vient de notre respiration, le rythme des battements de notre coeur, dans la course continue du sang dans nos veines.

Même lorsque les muscles sont endoloris, le squelette fixe, le mouvement perdure.

silhouette de femme qui danse librement

Photo by Ayşe İpek

Photo by Ayşe İpek: https://www.pexels.com/photo/blurred-picture-of-woman-moving-11730038/

Chaque jour en nous, la vie danse, sans que l’on ait appris à danser.

Alors non, nouveau spoiler alert, nous ne sommes pas tous des artistes nés ni des étoiles que l’Opéra ignore.
Chacun son job. Celui des danseuses et danseurs professionnels, professeurs de danse et artistes est remarquable, mais pas à la portée de tous. Comme tous les métiers. Et ce n’est pas le but.

Il ne s’agit donc pas d’essayer de danser comme en école de danse. De faire de nous des danseurs académiques. Du tout.

Il s’agit de prendre conscience que le langage n’est pas notre seul moyen d’expression.

Les mots sont le véhicule de notre tête, notre intellect, notre mental.

Le mouvement est celui du corps.

Et selon moi, l’énergie est celui du cœur.

Le langage des mots, on l’apprend à l’école.
Le mouvement aussi. En le maîtrisant. En le façonnant. En en faisant de l’« activité physique ». Tant et si bien qu’il n’est plus un moyen d’expression libre comme peuvent l’être les mots.
Le corps est sculpté, formé autant que possible pour répondre à des normes esthétiques qu’elles quelles soient.

Mais le corps continue à s’exprimer librement, dès qu’il le peut.

La force, la fatigue, la douleur, l’arrêt.

Je suis passée par là.

Par ce rapport au corps basé sur la limite, sur la honte, sur le contrôle. Je le raconterai plus en détail dans un autre article quand ce sera le bon moment pour moi.
Mon cerveau a exercé un contrôle sans relâche sur mon corps, jusqu’à le pousser à bout.
Jusqu’à ce que ce soit lui, à bout, qui prenne le contrôle.
Qu’il ne me permette plus de me lever le matin. Qu’il ne fasse plus qu’une seule et unique chose pour se faire entendre : pleurer.

J’ai des années de danse derrière moi. Et j’espère de nombreuses autres années encore devant moi. Je n’ai jamais été souple. Je n’ai jamais été très douée pour la technique.

Mais j’ai toujours eu une facilité pour interpréter. Pour entrer dans mon monde, à travers la chorégraphie.
A faire abstraction du public dans la salle.
De tout ce qui existait autour de moi.
Pour laisser mon corps raconter une histoire.

Mon histoire.

Parce que danser, pour moi, c’est vraiment ça.

Raconter une histoire.

Qui ne passe pas par le cerveau.
Qui ne passe pas par le langage.

Dont seul ton corps a connaissance.

Chaque geste, chaque mouvement est comme un mot dans une phrase, écrit dans l’air qui me porte.

Pour que le corps s’exprime, s’attacher au geste seul, à la technique, n’a pas de sens.
Tout comme les mots isolés, aussi savants soient-ils, n’ont pas de sens dans une histoire racontée.

silhouette de femme qui danse librement, légèreté

T’est-il déjà arrivé de lire un livre que tu dévores, et de le tomber en perdant la page… puis de le rouvrir en lisant des mots au hasard pour savoir où tu en était, si tu avais déjà lu ce passage ? Il m’arrive souvent dans ces cas là, pendant quelques secondes, d’être persuadée de ne pas avoir lu ces mots, pris en vrac. Alors que j’en suis beaucoup plus loin dans l’histoire.

Laisser son corps s’exprimer en dansant librement me fait le même effet : je ne conscientise pas chaque pas, chaque geste, tout comme je ne conscientise pas chaque mot d’un livre.
Ce qui compte, c’est l’histoire qui se raconte à travers mes mouvements.

L’histoire que je me raconte, inconsciemment.

L’histoire que mon corps me raconte.

Peu importe la technique.

Peu importe l’esthétique.

Je permets à mon corps de s’exprimer autrement que par la douleur, la fatigue, la restriction de mes capacités physiques.

Je le laisse me dire ce qu’il a à me dire.

Sans passer par le filtre de mon cerveau.

Et je me laisse porter.

Non, ça ne ressemble à rien.
Non, ce n’est pas de la « danse » comme on l’entend dans le milieu académique.

Parce que ce n’est pas pour les autres.

C’est juste pour moi.

Pour me sentir entière.

Habitée.

Vivante.

Alors… ça te dit de venir essayer avec moi ?
On ne « dansera » pas.

On vivra.

 

 “ Danser, c’est comme parler en silence.
C’est dire plein de choses sans dire un mot.”

 

Yuri Buenaventure

 

Tu as envie de tester la danse libre sans que personne ne te voit ? C’est une des 6 pratiques du voyage au coeur de soi, accessible en ligne et en autonomie.

Si tu te sens plus à l’aise avec la force du groupe, j’organise également des ateliers dansés. Toutes les infos sur les lieux et les dates sont  dans l’agenda des ateliers !

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